jeudi 29 septembre 2011

EXEMPLAIRE UNIQUE. VOYAGE OU IL VOUS PLAIRA. 1843.

Bonjour,

J'ai depuis quelques années dans mes rayons personnels un exemplaire curieux de l'édition originale du Voyage ou il vous plaira, ouvrage publié par J.Hetzel à Paris en 1843 et illustré magnifiquement par Tony Johannot.

Curieux, parce que parsemé d'annotations typographiques et de notes de modification de texte faites au crayon dans les marges.
Les modifications sont assez nombreuses et ne peuvent être que de la main de Hetzel ou des deux autres auteurs.
D'après les quelques comparaisons et rapprochements que j'ai pu faire au niveau de l'écriture, ces corrections auraient bien étés faites par Hetzel. Mais le doute persiste.

Le problème, c'est qu'à ma connaissance, elles n'ont jamais étés appliquées. L'ouvrage est paru en 33 livraisons de décembre 1842 à décembre 1843. Une hypothèse logique c'est que Hetzel a peut être fait ces corrections en 1843, mais probablement trop tardivement pour servir à l'édition en cours mais elles ne figurent pas non plus dans la seconde édition imprimée à deux colonnes qui est apparue en 1852 chez Marescq et Compagnie. Il y a bien eu une troisième édition en 1859 à Bruxelles que je ne connais pas mais il serait curieux que Hetzel ait pris un exemplaire de 1843 pour apporter des corrections sur une édition seize ans plus tard.




Alors quoi ? On sait que cet ouvrage a été quasiment rédigé entièrement par Hetzel et fort peu par Alfred de Musset. Sa part se réduit aux strophes inspirées par un air de Mozart et au sonnet intitulé Marie. Je cite Paul de Musset : " Sous le pseudonyme de P.-J. Stahl, Jules Hetzel, écrivain et éditeur, venait de composer un conte fantastique illustré d'un grand nombre de gravures par Tony Johannot. Pour assurer le succès de cet ouvrage de luxe, Hetzel suppliait mon frère d' y ajouter quelques vers et de joindre son nom à celui de l'auteur de la prose. Alfred s'y refusa d'abord obstinément; mais parmi les dessins de Johannot, qu'il regardait avec plaisir.....Les images de Johannot lui inspirèrent encore un sonnet. L'éditeur n'en demandait pas d'avantage. Marie et  le lied en trois couplets, Rappelle-toi furent insérés dans le Voyage ou il vous plaira; P.-J. Stahl écrivit tout le reste".

Hetzel passa une partie de l'été 1843 dans une maison avec jardin située à Bellevue près de Meudon. Johannot et Alfred de Musset étaient des commensaux habituels. J'imagine Hetzel rédigeant ces annotations afin de les soumettre à ses co-auteurs et puis pour des raisons de délais ou autres de ne pas aller plus en avant. Ou alors, a contrario Johannot corrigeant le texte de Hetzel ?  Les gribouillis seraient-ils de sa main ? Tout est possible.




De l'un ou de l'autre, ces corrections donnent donc une édition légèrement transformée, inconnue et jamais publiée du Voyage ou il vous plaira.

Il me parait nécessaire de la porter à la connaissance des amis bibliophiles qui je l'espère, par leurs remarques,  me permettront peut-être d'en savoir plus et de résoudre ce mystère.

En voici la liste détaillée :


A la page 2 de l'avant-propos, dernière ligne, "sans aucun doute" est barré et remplacé par "assurément".

A la page 3 de l'avant-propos, troisième ligne, "sans compter" est barré ainsi que "que" et "bien", la phrase devient : " Songez y bien, ami lecteur, nous espérons vous conduire-".
A la même page 3, onzième ligne "Songez-y-bien"  est rayé.

A la page 2 de l'ouvrage, deuxième ligne, " vous savez lecteur" est rayé et remplacer par "qui ne sait".
Même page, douzième ligne "et" est supprimé.

A la page 11 la phrase "en lui offrant sa canne et son chapeau qu'il feignait de ne pas trouver" est biffé. A la sixième ligne de cette page " tranquille" est remplacé par " calme ou sereine". Le dernier paragraphe qui commence par " C'est donc le portefeuille de Franz"… est entièrement biffé jusqu'à sa fin page 12 inclus.

A la page 13, chapitre III, une note en marge le long du premier paragraphe : " A reprendre. c'est à dire à refaire à partir d'ici en peu de mots…"

A la page 24, première ligne du second paragraphe " Walter" est biffé.

A la page 39 à la dernière ligne la phrase " Oh! que les  fleurs des jardins sont heureuses" devient " Les fleurs des jardins sont bien heureuses". et  la phrase" la culture les embellit" qui finie page 40, devient : " on a soin d'elles, on les cultive"…

A la page 41, à la dernière ligne du quatrième paragraphe la phrase "et qu'il fallait enfin jouir au moment même" est biffé et remplacé par que le moment est  ?".
Dans la même page, au début du cinquième paragraphe" ouf " est biffé.

A la page 42, à la quatrième ligne " qui" est biffé et remplacer par :" dont les feuilles".

A la page 43, au début du troisième alinéa, " Oh" est biffé.

A la page 44, à la seizième ligne " il  va venir " est biffé et à la dix huitième ligne après ô confusion il est rajouté la phrase suivante : " L'heure venue et avec l'heure la foule des passants".

A la page 45 à partir de la troisième ligne le texte : " et toutes les fleurs qui n'ont d'autres charmes que leur toilette, que leur éclat, sont les seules fleurs dont on s'occupe et semblent seules les reines de ce jardin"; devient le texte suivant : " et toutes fleurs qui n'ont d'autres charmes que leurs toilette, que leur éclat, sont les seules dont on s'occupent et seules semblent les reines de ce jardin;"

A la page 47, septième ligne, " de bonne volonté" est biffé, remplacé par " qui nous les apportes et à la deuxième ligne du second alinéa le "et" est remplacé par " mais".

A la page 55, après " il lui parla ainsi: " une phrase écrite dans la marge inférieure et difficile à déchiffre. Je croit lire : " Un sage a dit que le monde loin de …..(?) celle que tu aimais ne t'aime plus mais elle en aime un autre. Ce que tu perds un autre le gagne et comme tu vois l'Amour n'y perd rien. Console toi , donc".

A la page 76, dans le dernier paragraphe, correction de la faute typographique de deux " ce" à la suite.

A la page 82, à la quinzième ligne " sont mes enfants chéris" est biffé et remplacé par " m'appartiennent".

A la page 83, le texte : " ayant jeté sur nous un regard - de pitié ou de dédain" devient : " ayant jeté sur nous un regard ou de pitié ou de dédain".

A la page 86, à la douzième ligne le texte " étant bon pour des gens qui voyagent" devient " devant convenir à des gens qui voyagent".

A la page 98 la phrase " Rien n'est plus opiniâtre qu'une passion invétérée" est biffé entièrement..

A la page 99, la faute orthographique " pourraient" est rectifiée par pourrait.

A la deuxième ligne de la page 100, le " Si" de si vous riez est biffé.

A la page 103, sixième ligne, " personne" est remplacée par " fille".

A la page 105, à la huitième ligne, on ajoute " tristement" après " je bus".

A la page 112, troisième ligne le texte "combien n'y en a t'il pas qu'on priverait" devient " combien y en a -t-il qu'on priverait".

A la page 127, dixième ligne on ajoute après " Caïn chercha" le terme " sans la trouver".

A la page 142, dixième ligne " la Fontaine de Vaucluse" est biffé.

A la page 161, à la dix septième ligne, on lit: " ll n'en pouvait être question" à la place de " il n'était pas question".

A la page 162, à la première ligne après " tu t'apercevras peut-être un jour" on ajoute " à ton tour".

On note également que la légende de la gravure : Le vieux major de Horne, page 10 a été modifiée. La rectification est difficile à déchiffrer. on peut néanmoins constater que la partie de texte " en lui offrant sa canne et son chapeau " est rayé, la suite non lisible.



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